Le 20 mars 2020, le confinement causé par le virus Covid-19 a été déclaré au Maroc. Coupés dans l’élan du voyage, le destin a réuni 41 voyageurs désenchantés dans un camping à Zagora. S’entrecroisent alors pendant deux mois, dans un semblant de quotidien, les routines de chacune des cultures anglaises, hollandaises, françaises et allemandes. Le temps est long et l’incertitude préoccupe l’esprit, sauf à six petits êtres dont celui-ci reste tranquille.


Comment les enfants, ressentent cet enfermement ?
Pourquoi être enfermé dans une prison dorée aux murs de terre, entourés de palmiers ?
Ces êtres en construction ont la capacité à ne pas porter la lourdeur du monde sur leurs épaules, ils font abstraction, en vivant simplement leur présent.

Et si les enfants avaient raison ? L’envie soudaine de retrouver cet état de liberté où presque tout est accepté. Libre, parce qu’ils ne connaissent ni la pudeur ni les faux-semblants. Ils sont légers, sans culpabilité, juste des êtres immaculés dont le formatage socioculturel ne leur a pas encore coupé leur spontanéité.


Découvrant pour la première fois d’aussi près leur monde, j’observe leurs corps innocents qui s’entremêlent, se tordent, et attendent patiemment que leur voyage reprenne. Leur présence émet encore l’écho de leurs cris de vie dans ma mémoire.

Using Format